- MACÉDOINE - Actualité (1990-1996)
- MACÉDOINE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de MacédoineLe 18 juin 1991, la Macédoine annonce son retrait de la fédération yougoslave et, lors d’un référendum, le 8 septembre, la grande majorité (90 p. 100) des votants se prononce pour l’indépendance. Quand, en décembre, la C.E.E. met sur pied un mécanisme de reconnaissance conditionnelle pour les républiques yougoslaves qui le désirent, la Croatie, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine font acte de candidature. La reconnaissance de la Macédoine, dirigée par l’ex-communiste Kiro Gligorov, se fait plus difficilement que celle des 3 autres républiques: la Grèce s’oppose en effet à ce qu’un pays voisin porte le nom d’une de ses provinces et refuse de voir dans l’absence d’ambitions territoriales un gage suffisant de bon voisinage. En novembre 1992, des heurts entre la police et la minorité albanaise incitent la C.E.E. à proposer son aide économique avant que les conflits ne s’étendent.La situation économique reste toutefois tendue en raison de l’embargo contre la Serbie et le Monténégro et de l’hostilité de la Grèce: la production industrielle a diminué de moitié depuis 1989, et l’agriculture ne peut suffire aux besoins de la république. Le denar, monnaie de transition introduite en avril 1992, est laissé libre de flotter en mai 1993, ce qui permet d’assouplir les taux d’intérêt.Le 8 avril 1993, le pays est admis à l’O.N.U. sous le nom d’ex-république yougoslave de Macédoine. Mais ce n’est qu’en décembre que 6 pays de l’U.E. (Allemagne, Danemark, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas) établissent des relations diplomatiques avec lui (les États-Unis suivent en janvier 1994). Le 16 février 1994, la Grèce décide un blocus contre la Macédoine, afin de la contraindre à changer son nom, son drapeau et sa Constitution, tous trois objets de litige. Le 18, l’Albanie, l’Italie, la Bulgarie et la Turquie lui ouvrent un couloir routier et ferroviaire.Le 16 octobre 1994, le président sortant K. Gligorov, candidat de la coalition de gauche au pouvoir, remporte la première élection présidentielle organisée depuis l’indépendance du pays, avec 52,6 p. 100 des suffrages. Son principal adversaire, qui obtient 14,5 p. 100 des voix, était Ljubisa Georgijevski, candidat de la première formation d’opposition, le Parti démocrate pour l’unité nationale macédonienne (extrême droite). Les observateurs internationaux dénoncent de nombreuses irrégularités. L’opposition boycotte le second tour des élections législatives, le 30. L’Alliance pour la Macédoine, au pouvoir, remporte 94 sièges sur 120, et les 2 formations représentant les Albanais, 16. Le Premier ministre sortant, Branko Crvenkovski, forme le nouveau gouvernement.En 1994, Skopje engage une politique budgétaire et monétaire restrictive, en accord avec le M.I.Le 13 septembre 1995, la Grèce et la Macédoine signent, au siège de l’O.N.U. à Genève et sous la pression des États-Unis, un accord qui met fin à leur différend. Skopje s’engage à modifier son drapeau et les clauses litigieuses de sa Constitution en échange de la levée de l’embargo grec. Le problème du nom de l’«ex-république yougoslave de Macédoine» n’est pas réglé. Athènes lèvera comme prévu son embargo le 14 octobre. Le 3 octobre, le président Gligorov est grièvement blessé dans un attentat à la bombe à Skopje. Le président de l’Assemblée, Stojan Andov, devient constitutionnellement chef de l’État par intérim.En octobre, la Macédoine adhère au Conseil de l’Europe et à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, ainsi qu’au «Partenariat pour la paix» de l’O.T.A.N.En 1995, l’économie macédonienne, asphyxiée par l’embargo grec, connaît une grave récession.Le 8 avril 1996, Skopje et Belgrade signent un traité de reconnaissance mutuelle et, dans la foulée, rétablissent leurs relations commerciales. L’économie macédonienne sort de son isolement et consolide ainsi les premiers résultats de sa politique de réformes.
Encyclopédie Universelle. 2012.